lundi 26 septembre 2011

Alejandro Escovedo : Americana Idol par Marc Zisman Part 6



En 1993, Thirteen Years, indissociable de son prédécesseur Gravity, poursuit le périple mortuaire, entre rédemption et descente aux enfers en mode velours. Trois ans plus tard, le label Ryko accueille Escovedo qui change de braquet et enregistre un album nettement moins anthracite, With These Hands, auquel participe le patriarche poilu et rebelle Willie Nelson. Apparemment chaud sur la bête, ce nouvel employeur sort même un opus de Buick MacKane, The Pawn Shop Years, joujou heavy et glam d’Al, en même temps qu’il réédite le premier album des True Believers et surtout le second, resté jusqu’ici inédit. C’est l’époque où Alejandro Escovedo ne cesse de tourner, sa vraie passion de musicien. Le Texan n’a jamais caché sa préférence pour la scène plutôt que le studio. Confronter ses compos à son public, même dans les épuisantes et lassantes conditions d’interminables tournées, telle est l’une de ses marottes.

Malheureusement pour Alejandro Escovedo, aucun de ses albums ne percera réellement. Et l’ex-Nuns doit son éternelle survie discographique à sa base de fans hardcore et aux nombreux musiciens le citant comme une influence majeure. Un respect et une aura qui sera saluée en 1998 par (feu) la bible de l’americana, le magazine No Depression, qui le sacre « Artiste de la décennie ». La même année, Escovedo trouve un nouveau refuge dans l’écurie de Chicago spécialisée en country-alternative, Bloodshot Records. Il y publie son nouvel album un peu fourre-tout, Bourbonitis Blues, pour mélanger compos personnelles et reprises de goût (Gun Club, Lou Reed, Brel…). Suivra A Man Under The Influence dans lequel se promènent avec élégance ses éternels fantômes, qu’ils viennent des Stones de Beggars Banquet, du John Cale de Paris 1919 ou, en vrac, de Townes Van Zandt, Tom Petty ou Lou Reed.

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