mardi 16 mars 2010

Rock & Roll Années 00 : interview The Strokes


En juin 2001, soit environ trois mois avant la sortie de Is This It, Christophe Geudin rencontrait Nick Valensi et Albert Hammond Jr., deux membres des Strokes. Le groupe était déjà très suivi et attendu. L'entretien fait, aujourd'hui, un peu figure de document.

Les Strokes ont derrière eux un EP et quelques singles, à peine. Comment expliquez-vous le buzz phénoménal qui vous entoure?

Nick Valensi : C’est vrai qu’en Angleterre la réaction a été incroyable. Peut-être que c'est lié au fait que nous venons de New York, je ne sais pas… C’est vrai que New York est une ville qui fait fantasmer beaucoup de gens.
Albert Hammond Jr. : Je pense qu'il y a un côté universel et intemporel dans nos mélodies. On a cherché à enregistrer un album qui résiste au temps. Et on l’a fait de manière honnête, sans vouloir jouer à tout prix la carte de la nostalgie.
N.V. : Peu importe qu’un disque ait été enregistré aujourd’hui ou il y a trente ans, du moment qu’il est bon. C’est un sentiment que l’on retrouve dans nos concerts. Lorsque nous jouons à New York, on trouve vraiment de tout dans notre public : des jeunes, des vieux, des blancs, des blacks, des mecs, des filles, des gars à la coule, des bouffons… Tout le monde s’y retrouve !

Quelle est l'influence de New York sur votre musique ?

A.H. Jr. : Nous venons de plusieurs quartiers à la fois : le Village, le Lower East Side et l’Upper East Side. Mais nous ne cherchons pas particulièrement à recréer le son de cette ville.
N.V. : C'est vrai. D'ailleurs, je ne crois même pas qu’il existe un son vraiment new-yorkais. Quand on parle de la fin des années 70, par exemple, on évoque souvent les Talking Heads, Television ou les Ramones. Or, tous ces groupes avaient vraiment un son distinct et qui n’appartenait qu’à eux. D’un autre côté, il est clair que si nous avions grandi dans le Kansas, ou ailleurs, nous aurions sûrement été attirés par d’autres sonorités. J'imagine que si j’avais grandi dans le Midwest, je serais probablement fan de Kid Rock, à l’heure actuelle.

Comment vous situeriez-vous sur la scène américaine du moment ?

A.H. Jr. : Disons que s’il y avait Britney Spears d’un côté et Limp Bizkit de l’autre, nous serions, je pense, pile au milieu ! (Rires)
N.V. : On essaie de créer quelque chose de cool et d’unique, tout en s'efforçant de toucher le plus de monde possible. Ça ne nous dérange pas de faire partie de cette même scène. En fait, je cois même que ça nous motive plutôt de nous retrouver en compétition avec ces gens-là.

Pourriez-vous d’écrire la musique des Strokes en un mot ?

A.H. Jr. : En un mot, non, impossible. Mais, en deux mots, je dirais “beautiful aggression”. De la violence molle, l’impression que tu as, parfois, lorsque tu te bats sous l’eau en donnant des coups au ralenti.


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